DE TRES BELLES FETES A TOUS !



J’espère que vous passez de belles fêtes, ce qui n’est malheureusement pas le cas de certaines familles touchées par le deuil, les difficultés financières, l’isolement, les conflits et maladies en tout genre. Pour ces familles là, la joie des moments de fêtes peut accentuer leur peine et rendre la fête moins belle.

Quoi qu’il en soit, souvenons-nous que nos enfants sont de naturels experts de la fête ! 
Profitons du changement de rythme que nous offrent les vacances pour nous détendre, nous ressourcer, être avec et apprendre d’eux. 

Pendant  cette période, nous en profitons, Thierry & moi, pour passer un moment spécial avec chacun de nos enfants… avec un seul enfant à la fois, afin que chacun se sente unique & spécial. Et c’est ce qu’il est à nos yeux ! Ça demande de s’organiser, puisque ça fait quand  même six rendez-vous à planifier… Mais je peux vous affirmer que chacun a apprécié !

Je vous remercie de m’avoir lu en 2012. Et vous souhaite une très belle année 2013. 

A l’année prochaine !

Mj

SAVIEZ-VOUS QUE LE JEU EST INDISPENSABLE A LA CROISSANCE PSYCHIQUE DE VOTRE ENFANT ?



Une fois n’est pas coutume, ce mois-ci, je commencerai volontiers par une citation, non pas d’un article, mais d’un livre. Cette citation illustre bien le thème que j’avais choisi, à savoir le jeu. Vous la trouverez à la page 24 du livre de Maurice Berger « Voulons-nous des enfants barbares ?  Prévenir et traiter la violence extrême. »

En effet, j’avais prévu de vous encourager à jouer avec Coco non seulement pour entretenir votre relation avec lui, elle, mais aussi parce que les bienfaits du jeu pourraient à eux seuls faire l’objet de tout un article.

En lisant pour une toute autre raison le livre de cet auteur, j’ai trouvé sa définition du jeu parfaite pour introduire mon article.

« De même que les protéines, glucides, lipides sont indispensables à la croissance physique d’un nourrisson, le jeu est l’aliment indispensable à sa croissance psychique. C’est l’activité qui lui permet de jouer avec ses pensées, ses peurs, sa violence, de construire des raisonnements, d’accéder au faire semblant et à une pensée abstraite ».

En tant que bébé, jouer pour Coco se résume souvent à des mimiques, des gestes, au plaisir d’observer, de toucher, sentir, goûter, réagir à vos initiatives de jeux « Coucou me voilà ». 

Progressivement, il saisit les objets à sa portée pour les manipuler, les explorer, les utiliser... 

Par la suite, Coco devient capable de jouer à faire semblant. Faire semblant de téléphoner avec un jouet, de dormir, de se mettre en colère, d’être une princesse en mettant en scène ce que fait une princesse, jouer à papa et maman, au docteur, à la maîtresse. Il devient capable de mettre en scène les activités de la vie quotidienne ou de son imagination. De faire comme si…

Avec l’apparition du langage, les jeux de Coco s’organisent de mieux en mieux et se complexifient. Selon le jeu, un même objet ou une même préparation peut être à la fois la soupe du repas si il, ou elle joue à papa et maman ou une potion magique concoctée par la méchante sorcière... Coco apprend à faire référence au passé, au présent et au futur, exerce sa créativité…
A travers le jeu, Coco apprend à prendre en considération autrui, à attendre son tour, il s’autorise à faire et être ce qu’il n’est pas dans la réalité. Le jeu peut aussi être l’occasion d’exprimer ses peurs, ses angoisses, de mettre en scène ses pensées, de jouer avec ses émotions, les apprivoiser…

Bien que les enfants qui n’ont pas de troubles du développement apprennent à faire la différence entre le réel et l’imaginaire, il vaut toujours mieux préciser le début et la fin du jeu (quand vous jouez et quand vous ne jouez pas).

Le jeu participe au développement psychoaffectif de Coco et l’aide à maîtriser son corps, à tenir compte de l’autre, à acquérir de nouvelles compétences en jouant des rôles (Tisseron, 2010) en développant son empathie…

Oui, les bénéfices du jeu sont multiples et Coco à travers le jeu comprend des choses qu’il ou elle ne comprendrait pas forcément avec de longues explications. 

En prenant le temps de jouer avec nos bébés, puis nos enfants, en créant des espaces pour le faire et en incluant le jeu dans sa routine dès le départ, nous leur rendons un grand service. Ils développent la capacité de s’amuser seul, avec vous, sa fratrie, ses copains… 

Nos cocos peuvent jouer des heures ensemble au point de nous en vouloir lorsque nous venons interrompre certains jeux pour les ramener à la réalité (il faut ranger et se préparer à partir par exemple). J’aurais bien aimé vous dire que cela s’est fait tout seul. Mais, non. Il a fallu en amont jouer avec eux, leur apprendre à jouer en posant un cadre, leur imposer des temps de jeux seuls (chacun dans sa chambre), les regarder jouer ensemble pour  observer la dynamique et l’ajuster quand cela est nécessaire… Vous l’aurez compris, jouer s’apprend, et ce très tôt. Et nos enfants apprennent un grand nombre de choses en jouant. En faisant comme si… Petite précision… Je parle ici de vrais jeux ! Si, si, vous savez ! Ceux qui n’ont pas nécessairement d’écran… ceux dans lesquels l’imagination de vos enfants a encore le droit d’exister…

Pour finir, je trouve intéressant d’observer comment avec nos deux « grands » de 8 et 11 ans aujourd’hui, Thierry et moi devons parfois leur rappeler de débarrasser la table ou vider le lave-vaisselle alors que lorsque nous jouons au restaurant (c’est un des jeux qu’ils aiment bien), ils s’occupent de tout, tout ce que nous avons à faire c’est nous installer à table et je m’amuse à être une cliente compliquée. Ce qui ne me demande pas d’effort puisque je le suis dans la réalité… d’après mon mari en tout cas !

Et vous, vous jouez à quoi avec vos enfants ?

Mj


Pour aller plus loin :






-    Djenati Geneviève, « Un enfant joue », Le Journal des psychologues, 2012/6 n° 299, p. 16-16. DOI : 10.3917/jdp.299.0016

-     Serge Tisseron, Le déséquilibre des images et le jeu des trois figures,  Spirale, 2009/4 (n° 52), 152 pages

-       Serge Tisseron, Apprendre à jouer pour développer l’empathie, Spirale 2010/4 (n° 56), Page 47-56

 Le langage dans le jeu de fiction: une manière d'évaluer la théorie implicite de l’esprit chez le jeune enfant, Veneziano, Edy (CNRS, Université Paris 5, France)

 Habitudes, conceptions familiales de jeu et situation de jeu symbolique mère-enfant, Butty, Jeanine Revue Tranel (Travaux neuchâtelois de linguistique), 2007, vol. 46, p. 19-32 (Fondation Mérine, Moudon, Suisse)



SAVIEZ-VOUS QUE LA FENETRE QUI MENE A L’INTIMITE DE NOS ENFANTS N’EST OUVERTE QU’A CERTAINS MOMENTS ?




Comme nous, nos enfants, ont des choses qu’ils n’expriment qu’à certains moments et dans certaines conditions.

Aussi vrai qu’ils ont une vie publique à l’extérieur de la maison (crèche, école, activités…), ils ont également une vie personnelle constituée de ce qu’ils vivent avec des proches (familles, amis…) et surtout une vie intime (pensées, secrets, peurs, rêves…). C’est cette troisième dimension de la vie de nos enfants qui m’intéresse ce mois-ci.
 Comme nous, c’est un domaine de notre vie que personne ne peut visiter sans invitation préalable. Chez nos enfants, cet univers change régulièrement. Ce qui est très intéressant et pas toujours évident si on n’y fait pas attention, c’est que l’enfant ouvrira de temps en temps la fenêtre de cette  intimité. S’il y a quelqu’un, Coco exprimera volontiers ce qui se passe dans la pièce. Mais s’il n’y a jamais personne, il n’ouvrira peut-être plus jamais la fenêtre ou seulement quand il étouffe.

En faisant de notre mieux pour être présent lors de ces « aérations », nous construisons une relation particulière avec notre enfant dont il se souviendra au moment de l’adolescence. Ces petits moments, mis bout à bout, vous mettent dans une confidence choisie par Coco. Et plus tard, lorsque le besoin se fera sentir, vous ne serez pas la personne à éviter pour parler de ses sentiments. Tout simplement parce l’habitude sera en place. Ces moments se construisent en amont et sous certaines conditions.

En effet, si vous prouvez à votre enfant que vous êtes dignes de confiance lorsqu’il se confie à vous, vous avez beaucoup plus de chance qu’il s’en souvienne et revienne vers vous lors de ses défis futurs.

Ne vous attendez pas à ce que comme par magie, une fois adolescent, votre enfant vienne se confier à vous alors qu’il n’y a jamais eu auparavant de place pour les confidences. Les choses arrivent rarement par hasard ou par chance… comme certains parents semblent le penser.

Si tout ce qui précède vous semble abstrait, voici quelques exemples de ce qui se passe chez nous en guise d’illustration afin de vous encourager à guetter chez vos enfants les moments qui leur correspondent. Ils sont bien entendu différents d’un enfant à l’autre.
En écrivant cet article, je réalise que non seulement le mode d’expression de chaque enfant est différent, mais que chez nous, ce mode correspond à bien des égards, à celui de Thierry et moi. Je vous laisse faire les connexions chez vous.

Pour l’un de nos enfants, c’est en position horizontale à la fin de certaines journées qu’il aura envie d’aborder des sujets qui le touchent. Un peu comme si ce qu’il a ressenti dans certaines situations remonte à ce moment là à la surface. Je vous suggère dans ces moments précieux de garder vos avis, conseils, commentaires et remarques pour vous. Et si jamais c’est plus fort que vous, demandez-lui s’il vous en parle juste pour parler ou s’il a besoin de votre intervention. Sa réponse vous aidera à trouver votre juste place.

Ma seule intervention a eu lieu il y a quelques années maintenant lorsque notre premier Coco était en maternelle et s’était fait insulter par un autre enfant. Il ne connaissait pas le mot qu’il m’avait rapporté, encore moins sa signification. Ayant le prénom de l’auteur de l’insulte, il m’a semblé important de le signaler à la maîtresse, l’enfant en question s’est excusé et l’institutrice en a profité pour intégrer des discussions en classe sur le respect… La situation ne s’est plus reproduite.

Je me souviens que lorsqu’il s’agissait de situations entre copains qui me donnaient envie de lui dire ce qu’il devait faire, en transformant cette envie en écoute active et compréhension, il a jusque-là toujours trouvé tout seul une solution adéquate. Et très souvent, le simple fait d’en parler semble régler le problème quand il y en a un.

En ce qui concerne nos deux autres Coco, pour l’une, la position horizontale est surtout faite pour dormir et ce n’est absolument pas le moment de discuter (sauf cas de force majeure). Elle va préférer d’autres moments choisis… Quant à la troisième, c’est quand elle a mal quelque part qu’elle a envie de parler de ce qui ne lui convient pas dans sa vie. Tout se passe comme si le fait d’avoir mal lui rappelle une autre douleur. Pour elle, le lieu n’a aucune sorte d’importance.
 Vous voyez bien qu’avec trois enfants, nous sommes dans trois schémas différents. 

Que ce soit au moment de lui dire bonne nuit, en marchant lors d’une promenade, sous un plaid près de la cheminée… De manière inattendue, c’est notre enfant qui ouvre la fenêtre menant à son cœur et nous y invite. 

Avez-vous repéré les invitations à parler plus profondément de votre enfant ? Je parle de moments initiés par eux, pas en réponse à une question.
Si oui, votre commentaire peut aider d’autres parents à regarder dans votre direction. Si ce n’est pas encore le cas, commencez vous-même à exprimer à votre enfant vos sentiments et émotions sur les sujets qui les concernent ou qu’ils peuvent comprendre. Plus tôt, vous le faites, plus vite ils apprennent.

Sachez pour finir que votre manière d’accueillir ce que votre enfant vous exprime va l’encourager, le décourager, voir le faire taire.

Vous pouvez faire une réelle différence… A vous de la choisir !

Mj