J’ai envie ce
mois-ci, de vous parler du tour du Canton de Genève. Une course pédestre
populaire qui se déroule sur quatre mercredis soirs successifs en juin. Les
étapes ont lieu sur des sites différents. Tous les coureurs, professionnels ou
pas sont soumis aux mêmes règles générales sur les mêmes parcours. Quel que
soit le bloc de départ choisi ou attribué, la ligne de départ et d’arrivée est
la même pour tous.
Entraîné ou pas, le
coureur participant qui passe la ligne de départ est chronométré et classé.
Cette course a lieu
en fin de journée. Certains coureurs partent donc de leur lieu de travail pour
aller courir, d’autres de leur maison. Quelques coureurs ont fait une sieste,
d’autres pas. Certains adaptent leur alimentation, d’autres non.
En ce qui me
concerne, jusque-là, je courais par pur plaisir jusqu’à la mauvaise gestion
d’une course précédente qui m’a motivée à m’entraîner pour mieux gérer les
suivantes. La suivante fut le Tour du Canton de Genève.
Un entraînement
régulier m’a permis non seulement de parcourir toutes les étapes proposées en
progressant à chaque fois, mais surtout d’apprendre dans le processus. A mieux
me connaître, mes capacités, mes limites, savoir quand les respecter ou les
repousser, rencontrer de nouvelles personnes…
L’endurance, la
persévérance, la détermination, le courage, la patience, l’anticipation,
l’organisation… sont quelques valeurs, vertus sur lesquelles j’ai travaillées
en participant à cette course.
Quel rapport me
direz-vous ?
Nos enfants,
quelque soit leur âge une fois nés participent à la course de la vie. La
naissance valide l’inscription à cette course.
Aussi vrai que ce
sont ceux qui s’entraînent le plus qui se trouvent aux premières places de ces
courses, les enfants que vous aurez entraînés (ne comptez pas sur l’école pour
ça, elle est déjà débordée par le reste) vivront bien mieux dans notre communauté
que ceux qui ne l’ont pas été. Pas besoin d’étude pour le prouver,
l’entraînement fait toute la différence. Bien entendu, d’autres facteurs
entrent en jeu, mais, la préparation ou l’absence de celle-ci sera d’une
importance des plus significative.
Comme pour toute
activité, qu’elle soit sportive ou pas, c’est la répétition des mêmes actions
qui crée des habitudes. Il n'y a pas de miracle ! Cela est encore plus juste
avec nos enfants. C’est à force de répétition qu’ils intègrent et s’approprient
les règles de vie en société. Un bébé à qui vous n’avez jamais vraiment rien
refusé, parce que c’était un bébé, sera chaque jour plus incapable de gérer le
premier refus à venir !
En effet, des
vertus telles que l’amour, le respect de soi, d’autrui, de la propriété, la
patience, la persévérance, l’honnêteté, le courage ne sont pas innées. Si
c’était le cas, on le saurait ! Elles nécessitent un entraînement d’un côté
comme de l’autre. Du côté des parents, s’entraîner, si ce n’est pas le cas, à
avoir des attentes adaptées à l’âge de l’enfant et à ses conditions de vie, est
une aide précieuse. Saisir les occasions du quotidien pour faire passer le
message et le renforcer prépare nos enfants aux situations plus complexes à
venir…
Assurément, nos
jeunes enfants ne s’entraîneront pas tout seuls. Bien au contraire, éviter tout
ce qui est désagréable et ne rechercher que le plaisir de l’instant présent,
ça, ils naissent avec.
Au départ, il est
tout à fait normal que Coco pleurniche, geigne pour obtenir quelque chose. Si
dès le départ vous prenez le temps de lui apprendre comment demander, il y
parviendra à court, moyen ou long terme. Si au contraire vous n’avez pas
l’attente qu’il s’exprime correctement, Coco peut geindre longtemps, très
longtemps. Au final, les deux peuvent geindre, mais, bien avant 3 ans, le
premier Coco saura s’arrêter à la demande parce qu’entraîné, alors que le 2ème,
même en le voulant, ne sera pas capable de trouver en lui la capacité
d’exprimer son besoin sans geindre. Pourquoi ce qui jusque-là était normal
devrait changer ? Pourquoi faire compliqué quand on peut faire simple vue
de l’enfant ? Agir autrement pour Coco, nécessite bien plus qu’un
apprentissage. Il a besoin d’entraînement.
Le principe même
d’un entraînement est qu’il est régulier… Et jour après jour, peu à peu, votre
enfant apprend à gérer la frustration, l’attente, l’absence d’écran, le
découragement…
Nous adultes, savons
que la vie n’est pas faite que de moments agréables. Nous pouvons sans gâcher
le plaisir de nos enfants, avec beaucoup d’amour et un peu de fermeté les
préparer, les entraîner en les équipant pour faire face aux moments plus
difficiles. Ces moments arrivent pour tous dans la vie comme sur le parcours
d’une course à pied. Nous pouvons faire le choix d’entraîner moralement,
préparer nos enfants avant les compétitions de leur vie. Après, ce que nos
enfants choisissent de faire de ce que nous leur avons appris, transmis, est une
autre affaire. Nous aurons fait notre part !