SAVIEZ-VOUS QUE LE SOMMEIL... ?


(Première partie)
Suite à la suggestion  de Christian, déjà fidèle intervenant sur mon blog, nous aborderons une série d’articles sur le sommeil.
Pour tout vous dire, mon but premier étant de vous informer, je prévoyais d’effectuer comme d’habitude une revue de quelques articles sur le sujet.
Bien entendu, avant de choisir les articles auxquels je fais référence, j’en lis un certain nombre. C’est à la fin de cette revue de la question que je fais une découverte exaltante qui va transformer non seulement le ton, mais également le contenu de cette série sur le sommeil.
En effet, cela fait 10 ans que je réfléchis, observe, note mes observations, expérimente mes théories liées à ces observations à la lumière des connaissances actuelles sur la petite enfance.
En ce qui concerne le sommeil, au-delà de la théorie, nos trois enfants, grand dormeur pour l’un et petites dormeuses pour les deux autres, ont bénéficié d’une « technique » anglo-saxonne que j’ai adaptée en tenant compte de la singularité de chacun, de nous, ainsi que de notre  mode et cadre de vie. Bien plus qu’une technique, il s’agit de principes qui tiennent compte aussi bien des besoins et rythmes du nourrisson que de ceux de toute la famille. Ces principes ont fonctionné non seulement pour nos trois enfants, mais également pour des milliers d’autres à travers le monde.
Ces principes basés sur des connaissances scientifiques, alimentés par du bon sens sécurisent non seulement les jeunes parents qui sont confiants dans ce qu’ils mettent en place, mais aussi le nourrisson qui sentant ses parents en confiance, se laisse guider malgré les interférences possibles liées aux situations de vie, à l’état de santé du nourrisson ou à tout autre facteur.
La découverte exaltante dont je parle au début est celle d’un article en français* sur la neurophysiologie du sommeil de l’enfant qui corrobore de manière pertinente toutes mes observations et expérimentations. Tout se passe comme si cet article venait enfin donner une assise neurophysiologique à ma pratique. En clair, les observations et pratiques personnelles qui me sont aujourd’hui utiles dans l’accompagnement que je propose, trouvent une validité neurophysiologique que j’ai observée de très près sans pouvoir l’exprimer à l’époque en termes scientifiques.
Une fois n’est pas coutume, je vais donc dans les deux premières parties ne citer qu’un seul article, celui de (Challamel, 2005) dont j’ignorais l’existence jusqu’à lors.
J’ai choisi plusieurs extraits suffisamment descriptifs dans un langage compréhensible par le plus grand nombre pour vous informer ou confirmer vos connaissances sur le sommeil de l’enfant.
Par la suite, je ferai tout de même une revue des articles et liens intéressants parmi ceux que j’ai lus sur le sujet avant de vous livrer quelques éléments de mes convictions que je développe lors de vos sessions de coaching ou que vous trouverez de manière plus détaillée dans une publication papier future. Enfin, je l’espère !
« Neurophysiologie du sommeil de l’enfant : de la période fœtale aux premières années de vie
Les difficultés de sommeil de l’enfant sont étroitement liées à la maturation du sommeil et à l’installation du rythme veille/sommeil, mais elles sont aussi le reflet de l’évolution psychoaffective de l’enfant et de ses relations avec ses parents. La tendance à dormir plus ou moins, à être du matin ou du soir, à déambuler ou à crier la nuit est transmise par nos parents ; l’environnement, l’éducation module cette hérédité. »
« Les éveils survenant en première partie de nuit pourront correspondre dès l’âge de 9 mois à des éveils incomplets au cours desquels l’enfant pleure mais n’est que partiellement réveillé.
Chez le jeune enfant la survenue en seconde partie de nuit d’éveils brefs est normale ; mais les difficultés apparaîtront si l’enfant ne sait pas s’endormir seul dans son lit dans sa chambre. »
Les 5 stades de vigilance du nouveau-né à terme
« On retrouve chez le nouveau-né à terme les états de sommeil de l’adulte : sommeil agité et sommeil calme équivalents du sommeil paradoxal et du sommeil lent profond de l’adulte. Sur la simple observation du nouveau-né, on peut classer ses états de vigilance en cinq stades allant du sommeil calme, au cours duquel le nouveau-né est complètement immobile (stade 1), à l’excitation maximale de l’éveil avec pleurs (stade V). »
Dans la littérature que j’ai consultée à ce sujet, (Challamel, 2005) est me semble –t- il l’auteure qui décrit le plus simplement et clairement les différents stades du cycle de sommeil du nouveau-né.
« Stade 1 : sommeil calme.
Ce sommeil est profond, il n’est généralement interrompu par aucun éveil. Durant cette période, le nouveau-né est immobile ; il ne présente aucun mouvement corporel en dehors de quelques sursauts, mais il reste tonique : les poings sont souvent fermés, les bras pliés et ramenés vers le thorax. Les yeux sont fermés, sans aucun mouvement oculaire. La respiration est régulière. La durée de ce sommeil est très stable, de vingt minutes environ.
Stade 2 : sommeil agité
Ce sommeil est dénommé « sommeil agité » parce qu’il est interrompu par de fréquents mouvements corporels : mouvements globaux d’étirement, mouvements plus fins des doigts et des orteils, mouvements un peu plus amples des jambes et des bras. Le visage du nouveau-né est très expressif, du sourire à la tristesse, toutes les expressions des émotions fondamentales y passent : la peur, la colère, la surprise, le dégoût, la tristesse et la joie. Comme chez l’adulte, au cours du sommeil paradoxal on observe chez le nouveau-né des mouvements oculaires rapides, un tonus musculaire très diminué entre les mouvements corporels. La respiration est rapide et irrégulière. Ce sommeil est beaucoup moins stable que le sommeil calme, sa durée varie de dix à quarante-cinq minutes.
Stade 3 : état de veille calme
Au cours de l’éveil calme, le nouveau-né peut dès les premiers jours de vie être attentif à son environnement, mais cet état ne se produit que pendant quelques minutes, deux à trois fois par jour.
Stades 4 et 5 : états de veille agitée sans ou avec pleurs
Ces états de veille sont bien plus fréquents au cours des premiers jours que les éveils calmes, puisque le pleur est chez le nouveau-né et le petit nourrisson un comportement cherchant à attirer l’attention maternelle. Les pleurs augmentent physiologiquement jusqu’à six semaines où ils sont maximaux (deux à trois heures par jour en moyenne à cet âge) puis ils vont diminuer progressivement en fréquence et en intensité. »
Mesdames, mesdemoiselles, messieurs, les pleurs de votre nourrisson ne sont pas nécessairement un symptôme. Votre bébé peut avoir bien tété, être bien au sec, n’avoir aucun problème majeur et crier sans qu’il faille absolument le faire taire ou le secourir d’un danger imminent !
N’en déplaise à votre belle-mère ou à vos voisins, votre bébé a le droit de pleurer avant de trouver son sommeil ou même en dormant. D’où par exemple l’intérêt de positionner son lit de manière à le voir sans être vu.
« Le cycle de sommeil du nouveau-né
Chez le nouveau-né à terme, le cycle de sommeil est beaucoup plus court que celui de l’adulte ; sa durée est de 50 à 60 minutes. Il est constitué d’une période de sommeil agité et d’une période de sommeil calme. Le temps de sommeil agité est important puisqu’il représente 50 à 60 % du temps de sommeil, alors que ce pourcentage n’est que de 20% à 25 % chez l’adulte et le grand enfant. Les endormissements se font en sommeil agité (ils se font en sommeil lent chez l’adulte et le grand enfant). Le nouveau né dort nuit et jour, ses cycles sont identiques, que ce soit le matin ou l’après-midi, le début ou la fin de la nuit.
Le sommeil du fœtus et du prématuré
Le fœtus dort. L’échographie fœtale et l’enregistrement du rythme cardiaque fœtal permettent une étude précise des états de vigilance du fœtus. Ces études révèlent une alternance d’immobilité et d’agitation qui existe dès la vingtième semaine de gestation ; ce cycle « activité-repos » a une durée proche de celle du cycle de sommeil du nouveau-né, de 45 à 50 minutes. Ces études ont démontré que les états de vigilance du fœtus sont tout à fait identiques à ceux du prématuré de même âge conceptionnel et qu’ils sont indépendants de ceux de sa mère.
Le développement des états de vigilance chez les prématurés est parfaitement connu : les premières périodes de sommeil agité et de sommeil calme apparaissent dès 27-28 semaines de gestation (un peu avant le sixième mois). Après 36 semaines de gestation (le huitième mois), la structure du sommeil devient pratiquement identique à celle observée pendant les premiers jours de vie chez le nouveau-né à terme, mais son expérience extra-utérine ne lui aura servi à rien puisque l’organisation de son sommeil, lorsqu’il aura atteint le terme, sera presque identique à celle d’un nouveau-né à terme qui vient de naître. »
La deuxième partie portera sur le sommeil des six premières années
En attendant, comment avez vous vécu ou géré le sommeil des premiers mois de vo(s)tre bébé(s) ?
Mj
Coach Parental
Extraits de :
-          Challamel Marie-Josèphe , « Neurophysiologie du sommeil de l'enfant : de la période foetale aux premières années de la vie » , Spirale, 2005/2 no 34, p. 19-28. DOI : 10.3917/spi.034.0019

*Comme dans bien d’autres domaines, la majorité des articles scientifiques est publiée en anglais.