J’espère que votre
année 2013 a commencé aussi bien que possible !
Les enfants dont je
parle beaucoup un beau jour deviennent de jeunes adultes. Expression que je
préfère à celle d’adolescents qui comporte actuellement une connotation
forcément conflictuelle.
Cette période de changements, réaménagements,
réorganisations, ajustements… de transition nécessaire représente un défi pour
beaucoup de parents. Pourtant, qui dit transition, dit passage d’un état à un
autre, d’un type de relation à un autre, d’un mode de fonctionnement à un
autre. Il faut donc qu’il y ait eu quelque chose avant. Ce qui suivra dépendra
aussi et surtout de ce qui aura été. Ce qui implique qu’il y est eu quelque
chose. Avant de basculer dans la philosophie, je vous propose les extraits d’un
article qui met en évidence les questionnements fondamentaux sur les dynamiques
familiales à l’adolescence. Je l’ai choisi parce qu’il offre une revue critique
de l’évolution de la recherche et formule des propositions d’actions de
prévention. Tout ceci va dans le sens d’une mise en évidence des choses
positives chez l’adolescent et non pas seulement de ses comportements problématiques.
Pour faire court,
je passe sur les sources de la connaissance qu’ont les parents des activités de
temps libre de l’adolescent que vous trouverez si cela vous intéresse ici.
L’article de
Cyrille PERCHEC et Michel CLAES paru dans la revue Enfance est intitulé :
Que peuvent faire les parents pour promouvoir l’ajustement psychosocial de
l’adolescent ?
Cet article met en
lien les styles éducatifs parentaux et le développement de l’adolescent. Il
aborde les pratiques éducatives parentales et l’ajustement psychosocial de
l’adolescent. Les auteurs reconnaissent que parents et adolescents s’influencent
réciproquement. Ils font référence à Patterson et ses collègues qui
« constatent que les parents d’adolescents délinquants sont très peu
informés de ce qu’ils font durant leur temps libre, et interprètent cette
faible connaissance parentale comme étant le reflet d’un manque de surveillance
parentale, à l’origine, selon eux, des problèmes d’ajustement des jeunes… plus
les parents supervisent et contrôlent les activités de temps libre de
l’adolescent, moins ce dernier risque d’être livré à lui-même, d’être exposé à
des pairs déviants ou des contextes à risques et, par conséquent, de connaître
lui-même des difficultés d’ajustement (Dischion & McMahon, 1998).
Par ailleurs, le
statut d’agent actif de l’adolescent est reconnu en ce sens que « la
connaissance parentale repose davantage sur la bonne volonté du jeune en
matière de partage d’informations que sur les efforts parentaux visant à en
recueillir ».
Voici les
conclusions de l’article : que peuvent faire les parents ?
« Les
programmes de prévention sont, depuis longtemps, principalement orientés vers
la promotion du contrôle parental, en invitant l’ensemble des parents à
superviser davantage les activités de temps libre de leur adolescent et mettre
en place des règles plus strictes quant aux sorties… Des études mettent en
évidence les effets délétères de certaines formes intrusives de contrôle qui ne
respectent pas l’intimité des adolescents, ou de formes non objectivement
intrusives mais vécues comme telles par les adolescents ; d’autres travaux
indiquent que les jeunes peuvent réagir négativement en cas de renforcement
soudain du contrôle parental, par un processus de « réactance
psychologique ». Inviter les parents à contrôler toujours plus les
activités de temps libre de l’adolescent ne semble donc pas être la meilleure
recommandation que les chercheurs puissent formuler.
Évidemment, il ne s’agit
pas non plus d’inviter les parents à cesser d’exercer toute forme de contrôle,
d’arrêter de fixer des règles, imposer des limites ou exprimer des
attentes ; mais plutôt de préciser les contextes dans lesquels les
stratégies parentales telles que la sollicitation s’avèrent pertinentes et de
reconnaître que, bien souvent, les parents sont informés de ce que fait leur
adolescent sans avoir besoin de mettre en œuvre des stratégies orientées vers
ce but. Ainsi, lorsque la relation parent-adolescent se caractérise par la
confiance mutuelle, l’emploi de telles stratégies s’avère probablement moins
utile pour recueillir des informations dans les domaines qui intéressent les
parents, tout en gardant légitimement d’autres secrètes, car intimes- que
lorsque les échanges au quotidien entre parents et adolescents n’offrent pas de
telles opportunités de partage.
Nous pouvons
conseiller aux parents non pas de contrôler toujours davantage les allers et
venues de leur adolescent, mais de se contrôler davantage, en évitant les
formes intrusives de contrôle et autres comportements ou attitudes qui nuisent
à la qualité de la relation et à la confiance mutuelle entre les membres de la
famille et dissuadent l’adolescent de partager spontanément les expériences
qu’il vit en dehors du domicile familial. En vue du maintien d’un tel climat,
nous pouvons encourager les parents à exprimer leur affection, se montrer à
l’écoute, faire savoir à l’adolescent qu’il est important à leurs yeux et,
enfin, accepter de ne pouvoir tout contrôler. »
Vous connaissez
peut-être la formule : la confiance n’exclut pas le contrôle ? Eh
bien, avec un adolescent, le contrôle a plutôt tendance à tueur la confiance…
Beaucoup de parents aimeraient reprendre les choses en main devant les déviances
de leur enfant qui devient un jeune adulte… c’est justement le contraire dont
votre enfant a besoin… pour qu’à cette période si déterminante de sa vie, vous
puissiez l’accompagner au travers de cette relation de confiance.
Pour
aller plus loin :
- Karina Weichold and Rainer K. Silbereisen (2012). Pour la promotion d’une vision positive de l’adolescence. Enfance, 2012, pp 345-356 doi:10.4074/S0013754512003084
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