SAVIEZ-VOUS QUE JE SUIS CONTRE LA TETINE ?



Avant d’aborder cet exemple concret tiré de mon livre, je tiens à remercier toutes les personnes qui en ont déjà acheté un exemplaire.
Merci aux lecteurs qui ont pris le temps de poster leurs commentaires sur Amazon ! J’apprécie.


Je tiens également à mettre à l’honneur Christian, un papa qui, après l’avoir lu, a pris l’initiative de créer une page Facebook pour ceux qui veulent suivre l’actualité de « Il vaut mieux le savoir… avant d’avoir un bébé ». Au compteur, 100 J’aime. Quel beau début ?  Je suis touchée.



Tète et tais-toi ! ?

Je trouve intéressant que le terme anglo-saxon pour désigner la tétine soit pacifier qui signifie pacificateur, qui amène la paix. Parce qu'en fin de compte, quelle est la motivation des parents à mettre une tétine dans la bouche de leur enfant ? L'intérêt réel de Coco ou pour avoir la paix ? 

Avant qu’on en arrive à proposer des tétines in utéro, je me permets de rappeler que nos fœtus ont les ressources nécessaires pour auto-assouvir certains besoins. D’autant plus que certains mécanismes se mettent en place spontanément, sans notre intervention. Je pense à l’excuse du besoin de succion.
Le réflexe de succion puisqu’il s’agit de lui, apparaît in utéro entre la 15ème et la 18ème semaine. Celui-ci fait partie du processus de développement du fœtus. Il ne nous vient pas encore à l’esprit l’idée d’aller lui proposer une tétine pour l’aider à s’entraîner. Pourtant, après la naissance, proposer une tétine à Coco est entrain de devenir la norme. Le besoin physiologique se transforme lentement mais sûrement en addiction.

En plus des raisons abordées dans mon livre qui motivent mon opposition à cet objet, voici quelques articles scientifiques sur les effets de l’usage de la tétine. Vous vous en doutez, ils sont en anglais. Vous trouverez sous la référence le titre de l’article ainsi que ma traduction de ce que j’ai retenu de chaque article.

 
Tétine et otite

Is a pacifier use a risk factor for acute otitis media? A dynamic cohort study. Family Practice (2008) 25(4). Oxford Journals 233-236.
D’après cet article, la tétine fait partie des facteurs connus qui participent à l’augmentation du reflux des sécrétions nasopharyngées dans l’oreille moyenne. Elle figure donc sur la liste des facteurs de risque dans les otites moyennes aigües.

Pacifier as a Risk Factoir for Acute Otitis Media : A Randomized, Controlled Trial of Parental Counseling (2000).
Dans celui-ci, l’usage de la tétine apparaît comme un « risque évitable » d’augmentation des otites moyennes aiguës chez les enfants. Les auteurs invitent à une restriction de son utilisation. 

Tétine et allaitement 

Pacifier use and short breastfeeding duration: cause, consequence, or coincidence? Pediatrics (1997).
Cette étude épidémiologique et ethnographique met en évidence la complexité des relations entre l’allaitement et l’usage de la tétine. Celle-ci serait impliquée dans le sevrage précoce.

Randomized Clinical Trial of Pacifier Use and Bottle-Feeding or Cupfeeding and Their Effect on Breastfeeding (2003).
Les conclusions de cette étude recommandent d’éviter d’exposer les nourrissons allaités aux tétines artificielles. 

Tétine et troubles dentaires

Effects of different pacifiers on the primary dentition and oral myofunctional structures of preschool children. Pediatr Dent.(2002).
Les conclusions de cette recherche ont mis en évidence des effets nocifs de la tétine sur la position des dents. Les enfants ayant sucé une tétine, quelle soit classique ou physiologique, ont montré une prédominance plus élevée de problèmes dentaires, en comparaison avec les enfants n’ayant jamais sucé de tétine.

Tétine et mort subite du nourrisson (MSN)


Plusieurs équipes de recherche ont publié des études sur le lien entre l’usage de la tétine et la réduction du risque de MSN. 

Les seuls effets « protecteurs » avérés (et controversés) dans les études au sujet de la tétine concernent la prise en charge de la douleur (prématuré ou nourrisson malade) et l’hypothèse selon laquelle la tétine réduirait de manière significative les risques de mort subite du nouveau-né (MSN). Je tiens à préciser que cette réduction ne concerne que les nourrissons au moment du coucher ! A trois ans, Coco n’est plus un nourrisson.

L’étude néo-zélandaise précitée a observé que l’usage de la sucette était beaucoup moins élevé chez les nourrissons dont le décès était imputable à la MSN que chez les nourrissons témoins.

Ce que ne disent pas les structures qui se fondent sur ces études pour encourager  l’usage de la tétine, c’est que les chercheurs recommandent de limiter la tétine à la première année !

Le choix d’utiliser ou pas la tétine reste une décision personnelle des parents.  Et un parent averti en vaut deux. Ceci dit ne vous étonnez pas de voir un retard de langage chez Coco qui, à 3 ans, traine encore une tétine... Vous avez déjà essayé de parler avec ça dans la bouche ? 

Guérir c’est bien, prévenir, c’est encore mieux.

Et vous, que pensez-vous de la tétine ?

Mj