SAVIEZ-VOUS QUE LA FENETRE QUI MENE A L’INTIMITE DE NOS ENFANTS N’EST OUVERTE QU’A CERTAINS MOMENTS ?




Comme nous, nos enfants, ont des choses qu’ils n’expriment qu’à certains moments et dans certaines conditions.

Aussi vrai qu’ils ont une vie publique à l’extérieur de la maison (crèche, école, activités…), ils ont également une vie personnelle constituée de ce qu’ils vivent avec des proches (familles, amis…) et surtout une vie intime (pensées, secrets, peurs, rêves…). C’est cette troisième dimension de la vie de nos enfants qui m’intéresse ce mois-ci.
 Comme nous, c’est un domaine de notre vie que personne ne peut visiter sans invitation préalable. Chez nos enfants, cet univers change régulièrement. Ce qui est très intéressant et pas toujours évident si on n’y fait pas attention, c’est que l’enfant ouvrira de temps en temps la fenêtre de cette  intimité. S’il y a quelqu’un, Coco exprimera volontiers ce qui se passe dans la pièce. Mais s’il n’y a jamais personne, il n’ouvrira peut-être plus jamais la fenêtre ou seulement quand il étouffe.

En faisant de notre mieux pour être présent lors de ces « aérations », nous construisons une relation particulière avec notre enfant dont il se souviendra au moment de l’adolescence. Ces petits moments, mis bout à bout, vous mettent dans une confidence choisie par Coco. Et plus tard, lorsque le besoin se fera sentir, vous ne serez pas la personne à éviter pour parler de ses sentiments. Tout simplement parce l’habitude sera en place. Ces moments se construisent en amont et sous certaines conditions.

En effet, si vous prouvez à votre enfant que vous êtes dignes de confiance lorsqu’il se confie à vous, vous avez beaucoup plus de chance qu’il s’en souvienne et revienne vers vous lors de ses défis futurs.

Ne vous attendez pas à ce que comme par magie, une fois adolescent, votre enfant vienne se confier à vous alors qu’il n’y a jamais eu auparavant de place pour les confidences. Les choses arrivent rarement par hasard ou par chance… comme certains parents semblent le penser.

Si tout ce qui précède vous semble abstrait, voici quelques exemples de ce qui se passe chez nous en guise d’illustration afin de vous encourager à guetter chez vos enfants les moments qui leur correspondent. Ils sont bien entendu différents d’un enfant à l’autre.
En écrivant cet article, je réalise que non seulement le mode d’expression de chaque enfant est différent, mais que chez nous, ce mode correspond à bien des égards, à celui de Thierry et moi. Je vous laisse faire les connexions chez vous.

Pour l’un de nos enfants, c’est en position horizontale à la fin de certaines journées qu’il aura envie d’aborder des sujets qui le touchent. Un peu comme si ce qu’il a ressenti dans certaines situations remonte à ce moment là à la surface. Je vous suggère dans ces moments précieux de garder vos avis, conseils, commentaires et remarques pour vous. Et si jamais c’est plus fort que vous, demandez-lui s’il vous en parle juste pour parler ou s’il a besoin de votre intervention. Sa réponse vous aidera à trouver votre juste place.

Ma seule intervention a eu lieu il y a quelques années maintenant lorsque notre premier Coco était en maternelle et s’était fait insulter par un autre enfant. Il ne connaissait pas le mot qu’il m’avait rapporté, encore moins sa signification. Ayant le prénom de l’auteur de l’insulte, il m’a semblé important de le signaler à la maîtresse, l’enfant en question s’est excusé et l’institutrice en a profité pour intégrer des discussions en classe sur le respect… La situation ne s’est plus reproduite.

Je me souviens que lorsqu’il s’agissait de situations entre copains qui me donnaient envie de lui dire ce qu’il devait faire, en transformant cette envie en écoute active et compréhension, il a jusque-là toujours trouvé tout seul une solution adéquate. Et très souvent, le simple fait d’en parler semble régler le problème quand il y en a un.

En ce qui concerne nos deux autres Coco, pour l’une, la position horizontale est surtout faite pour dormir et ce n’est absolument pas le moment de discuter (sauf cas de force majeure). Elle va préférer d’autres moments choisis… Quant à la troisième, c’est quand elle a mal quelque part qu’elle a envie de parler de ce qui ne lui convient pas dans sa vie. Tout se passe comme si le fait d’avoir mal lui rappelle une autre douleur. Pour elle, le lieu n’a aucune sorte d’importance.
 Vous voyez bien qu’avec trois enfants, nous sommes dans trois schémas différents. 

Que ce soit au moment de lui dire bonne nuit, en marchant lors d’une promenade, sous un plaid près de la cheminée… De manière inattendue, c’est notre enfant qui ouvre la fenêtre menant à son cœur et nous y invite. 

Avez-vous repéré les invitations à parler plus profondément de votre enfant ? Je parle de moments initiés par eux, pas en réponse à une question.
Si oui, votre commentaire peut aider d’autres parents à regarder dans votre direction. Si ce n’est pas encore le cas, commencez vous-même à exprimer à votre enfant vos sentiments et émotions sur les sujets qui les concernent ou qu’ils peuvent comprendre. Plus tôt, vous le faites, plus vite ils apprennent.

Sachez pour finir que votre manière d’accueillir ce que votre enfant vous exprime va l’encourager, le décourager, voir le faire taire.

Vous pouvez faire une réelle différence… A vous de la choisir !

Mj